Sapho présente son nouvel album “J.A.M. Jalousie, Amour, Mort”Sapho

Sapho est “une chanteuse du monde” comme elle se définit elle-même. Mais aussi une poétesse, musicienne, égérie punk, pionnière de La World Music, elle chante en français, espagnol, arabe & hébreu …
Sapho, présente son nouvel album : “J.A.M. Jalousie, Amour, Mort”
Accompagnée de ses musiciens, Sapho vous transporte dans son univers poétique.
« J.A.M. » percute en rythmes aux essences universelles porteuses d’une écriture riche et assumée par cette artiste à la créativité multiple.
J.A.M. (Jalousie Amour Mort) est le 20ème album de Sapho. Il est la synthèse de nombreuses années de travail, un « synthetic world rock ». Cet album est né de la collaboration avec Mehdi Haddab pour « Les amours vulnérables de Desdémone et d’Othello », spectacle crée par Razerka Ben Sadia-Lavant.
Othello est, comme chacun sait, la tragique histoire du maure de Venise qui, empoisonné par le discours de Iago son lieutenant envieux de sa position, sombre dans une jalousie qui l’amène à tuer la femme qu’il aime et qui l’aime : Desdémone.
Puis, Sapho décide d’utiliser une partie de ce matériel pour son prochain album et digresse sur le thème de « Jalousie Amour et Mort » .
Les chansons dont la musique est co-signée avec Mehdi Haddab sont les quatre chansons issues de ce spectacle mais très largement développées, à savoir :
– The Willow Song (paroles : Shakespeare, musique : Sapho/Mehdi Haddab)
– Imilia (paroles : Sapho, musique : Sapho/Mehdi Haddab)
– I’m not what I am (la chanson de Iago) (paroles : Sapho, musique : Mehdi/Sapho)
– L’art d’aimer (paroles : Mahmoud Darwich, musique : Sapho/Mehdi Haddab)
PRESSE/MEDIA
Trois ans après le disque piano-voix magnétique Sapho chante Barbara (2018), la Franco-marocaine signe J.A.M. (Jalousie. Amour. Mort) Un album entêtant et plein de lyrisme. Rencontre.
Chanteuse, musicienne, compositrice, écrivain, mais aussi peintre et poète, Sapho, cette fervente défenseuse de la paix (qui chante aussi bien en arabe qu’en hébreu) est souvent là où l’on ne l’attend pas.
Ainsi avec ce nouvel opus, J.A.M., s’inspire-t-elle pour quatre chansons (L’art d’aimer, Lala Imilia, Iago et Willow) d’Othello (1604) de Shakespeare. Elle en avait en effet composé l’accompagnement musical, il y a huit ans avec Mehdi Haddab (qui coréalise J.A.M.) pour une adaptation contemporaine.
“Cette tragédie est d’une richesse incroyable ! Partant de ces esquisses, j’ai voulu continuer. Et développer, avec dérision, le thème de la jalousie, si présent dans la pièce. Un sentiment que j’ai connu personnellement”, nous explique Sapho. Un sentiment auquel elle consacre la vertigineuse Iago, dans laquelle la chanteuse se faufile dans la peau du personnage éponyme, figure du traitre par excellence.
Elle s’y amuse des identités multiples, scandant de façon obsédante “I’m Not What I Am” / “Je ne suis pas ce que je suis”. Bientôt, marivaudages et autres jeux de l’amour se teintent de noir. Le mari de Sapho lui apprend qu’il est atteint d’un “myélome indolent”, une leucémie dormante. La chanteuse l’écrit dans Maintenant. Une mélopée rock, entêtante : “Maintenant que la mort rode, la jalousie s’effondre comme une robe au sol. Que chaque jour soit un bijou”. J.A.M est donc aussi un écrin. Un chant d’amour dédié à son époux, décédé il y a quelques mois.
Pour cet écrin, la chanteuse s’est entourée de musiciens avec lesquels elle a, nous dit-elle, adoré travailler : Pascal Trogoff au saxophone, Étienne Champollion aux claviers, Karim Rashedi à la basse et Safwan Kenani au violon arabe.
En effet, la chanteuse fait autant la part belle à la musique orientale qu’à Léo Ferré ou au rock anglo-saxon. “C’est mon histoire, nous raconte-t-elle, je suis née au Maroc. J’y ai vécu jusqu’à mes seize ans. J’ai toutes ces influences. C’est également politique. Je persiste à convoquer tous les territoires de ma mémoire et à dire que l’art n’a pas de frontières. Il n’a pas de passeport, il ne demande pas les papiers, il traverse”.
Amoureuse des mots
Cet éclectisme lui permet sur J.A.M. aussi bien de reprendre, dans une version grave, Jolene, le tube de la chanteuse de country américaine Dolly Parton, que L’art d’aimer, un poème chargé d’érotisme du Palestinien Mahmoud Darwich, que celle qui se définit volontiers comme “juive-arabe” interprète dans cette langue, avec des accents et une puissance incantatoire profonde. Son univers musical est un métissage à mille lieues de tout folklore. Mais l’essence de l’expression artistique de Sapho est poétique.
Comme toujours, métaphores, jeux de voix et jeux de mots en tous genres sont très présents dans J.A.M. Poétesse, Sapho est aussi une admiratrice des mots des autres. C’est ainsi que l’on retrouve ici l’influence de Shakespeare bien sûr, mais aussi- entre autres- des Rita Mitsouko ou encore de Marguerite Duras sur Les Petits chevaux de Tarquinia.
Une pointe d’humour
Pour autant la chanteuse ne se prend pas au sérieux. J.A.M. malgré les thèmes graves qu’il aborde est aussi un disque dansant, teinté d’humour. À commencer par la malicieuse Lala Imilia, en arabe et en français, dans laquelle elle chante “fous-moi la paix le barbu, les hommes tombent sous mes charmes (…) je suis belle et je suis en vie”. Des paroles dont le double sens n’a bien sûr pas échappé à celle qui les a écrites. “C’est un peu chaud parce que la chanson évoque la jouissance féminine. Je ne suis pas innocente, je sais très bien que cela peut être à double tranchant, mais ce n’est pas agressif”.
De l’humour, il y en a aussi sur Cassandre. Joyeuse pythie, Sapho s’y adresse, acide, à la célèbre déesse, lui promettant que si elle venait en France pour annoncer les catastrophes, elle y ferait “un malheur”. Elle s’en prend aussi, avec une ironie mordante, au candidat à la présidence de la République, Éric Zemmour. “C’était bien avant qu’il soit autant sur le devant de la scène ! Cassandre aborde la fin des utopies”, nous raconte Sapho. “Mais surtout elle exprime qu’il ne faut pas y renoncer. Ce n’est pas parce que les gens ne sont pas à la hauteur des idéaux qu’il faut y renoncer”, nous dit une Sapho passionnée, et à l’image de son disque,résolument du côté de la vie.
Sapho J.A.M. (EPM musique) 2021
- Côté Club/France Inter : 4 janvier 2022
- Chronique de l’album par Marion Guilbaud : https://www.franceinter.fr/emissions/cote-club/cote-club-du-lundi-20-decembre-2021 (à 16 mns)
- Le magazine le courrier de l’Atlas
- Mag WE CULTE : https://www.weculte.com/musique/sapho-chanteuse-du-monde-et-pionniere-du-metisssage-musical/
- Longueur d’ondes : http://www.longueurdondes.com/2021/12/05/sapho/
- Le Télégramme (janvier 2022)
- « Je suis musique » https://jesuismusique.com/2022/01/29/sapho-jsm-39/
- Boomerang, émission du 2 février 2022 / France Inter :